Le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a prononcé, le 13 septembre dernier, son discours sur l’Etat de l’Union en 2017 devant les membres du Parlement européen réuni en session plénière. A cette occasion, il a présenté les priorités de la Commission pour l’année 2018 ainsi qu’une feuille de route pour construire une Union européenne plus unie, plus forte et plus démocratique. S’agissant des priorités pour l’année 2018, le Président de la Commission a présenté 5 domaines prioritaires. La 1ère priorité est de renforcer la politique commerciale européenne. Il est proposé d’ouvrir des négociations commerciales avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, tout en renforçant la transparence des négociations, et de mettre en place un nouveau cadre européen sur l’examen des investissements étrangers dans l’Union. La 2ème priorité est de renforcer et rendre l’industrie européenne plus compétitive. Une nouvelle stratégie industrielle pour l’Union est proposée à cet égard. La 3ème priorité est la lutte contre le changement climatique. A ce titre, la Commission présentera, notamment, une proposition de réduction des émissions de carbone dans le secteur des transports. La 4ème priorité est relative au numérique. La Commission proposera, notamment, de nouvelles mesures pour faire face aux cyberattaques, avec la création d’une Agence européenne de cybersécurité. Enfin, la 5ème priorité est relative au domaine des migrations pour lequel seront présentées des propositions centrées sur les retours, la solidarité avec l’Afrique et l’ouverture des voies de migration légale. S’agissant de l’avenir de l’Union, le Président de la Commission est revenu sur la réflexion lancée par le Livre blanc sur l’avenir de l’Europe, en mars 2017, qui présente plusieurs scénarios possibles relatifs au futur de l’Union. Il a présenté les actions qui lui paraissent les plus à même de construire une Union plus forte, plus unie et plus démocratique. En ce qui concerne une Union plus unie, il estime nécessaire de laisser entrer la Bulgarie et la Roumanie dans l’espace Schengen et de permettre à la Croatie d’en devenir membre. Il propose la création d’un instrument d’adhésion à l’euro, qui a vocation à devenir la monnaie unique, pour offrir une assistance de pré-adhésion technique, voire financière. En outre, tous les Etats membres sont encouragés à rejoindre l’Union bancaire pour réduire les risques pesant sur les systèmes bancaires, ainsi qu’à travailler à une Union européenne des normes sociales afin de mettre fin à la fragmentation et au dumping social. En ce qui concerne une Union plus forte, il propose de passer du vote à l’unanimité au vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil de l’Union européenne en matière, notamment, de fiscalité. De même, afin de renforcer l’Union économique et monétaire, il est proposé de faire du Mécanisme européen de stabilité un Fonds monétaire européen et de créer un ministre européen des finances. En outre, en matière de lutte contre le terrorisme, il est proposé de créer une cellule européenne de renseignement. Enfin, en ce qui concerne une Union plus démocratique, la Commission propose de nouvelles règles sur le financement des partis et des fondations politiques, ainsi qu’une réforme de l’initiative citoyenne européenne. Le Président de la Commission soutient, également, l’idée de listes transnationales lors des élections européennes ainsi que l’organisation de conventions démocratiques dès 2018. (MS)