La Commission européenne a lancé, le 23 novembre dernier, le Semestre européen de coordination des politiques économiques pour l’année 2018. Elle a présenté, à cette occasion, une communication intitulée « Examen annuel de la croissance 2018 », un projet de rapport conjoint sur l’emploi, une proposition de décision du Conseil de l’Union européenne relative aux lignes directrices pour les politiques de l’emploi des Etats membres, un rapport sur le mécanisme d’alerte 2018 (disponible uniquement en anglais), une recommandation de recommandation du Conseil concernant la politique économique de la zone euro, ainsi qu’une communication sur l’évaluation globale des projets de plan budgétaire (disponible uniquement en anglais), accompagnée de 18 avis sur les projets de plans budgétaires des Etats membres de la zone euro, à l’exception de la Grèce. L’examen annuel de croissance, qui recense les priorités socio-économiques de l’Union européenne et de ses Etats membres, met l’accent sur la stimulation des investissements pour soutenir la reprise et renforcer la croissance à long terme. Il expose des réformes structurelles nécessaires pour renforcer l’économie et améliorer les résultats sur le plan social. Il est prévu que les principes et les objectifs du Socle européen des droits sociaux (« SEDS ») seront désormais systématiquement pris en compte dans le Semestre européen. A cet égard, le projet de rapport conjoint sur l’emploi met en pratique, pour la 1ère fois, le tableau de bord social qui est l’un des instruments adoptés pour la mise en œuvre du SEDS. Il fournit un aperçu des principales évolutions sociales et de l’emploi dans les Etats membres et tient compte des réformes nationales engagées pour réaliser les objectifs du SEDS. Il constate que la relance de l’économie s’accompagne d’améliorations du marché du travail et de la situation sociale et que, bien que tous les Etats membres affichent des améliorations, des différences très importantes peuvent être observées entre ceux-ci. Il relève, notamment, que la croissance des salaires reste modérée et que les femmes continuent d’être sous-représentées sur le marché du travail et font face à un écart de rémunération important. La proposition de lignes directrices présente les priorités et les objectifs communs pour les politiques nationales de l’emploi. Elle prévoit des modifications des lignes directrices afin de les adapter au SEDS. S’agissant des recommandations, elles préconisent, notamment, de réaliser des progrès significatifs dans l’achèvement du marché unique, en particulier dans le domaine des services, notamment, dans les secteurs des services financiers, du commerce électronique, de l’énergie et des transports. Elle préconise, également, de viser une orientation budgétaire globalement neutre, lutter contre la planification fiscale agressive et mettre en œuvre des réformes qui promeuvent la création d’emplois de qualité, l’égalité des chances et l’accès au marché du travail ainsi que des conditions de travail équitables et qui soutiennent la protection et l’inclusion sociales. (MS)